
changer notre perception
la Systémie
Philippe Caillé, psychiatre français, propose une métaphore passionnante et éclairante sur l’univers de la communication et de la systémie, au travers d’un voyage sur les planètes imaginaires Alpha et Bêta (2004).
Sur la première planète Alpha, les habitants vivent selon leur réalité subjective qui s’avère être la seule réalité possible à leurs yeux, modelée par leurs croyances, cultures et vécus personnels. Leurs schémas de vie sont définis et réfléchis, mais aussi immuables. Cette immuabilité peut les limiter dans leur évolution, mais apporte aussi sécurité et confort. Ici domine le rationnel, et face à une « panne », on apporte une solution logique par rapport à une réalité intangible. En résumé « on apporte des réponses ». Alors sur cette planète, le changement peut être perçu comme hostile, agressif voire menaçant.
Sur la planète Bêta, en revanche, les habitants vivent eux aussi selon leur réalité, mais sont soumis aux évolutions constantes, se présentent toujours prêts aux changements. Ils accueillent l’incertitude comme un élément normal de leur quotidien et s’y adaptent, en prenant en compte toutes les composantes de leur environnement, de leurs vécus et expériences. Ils apprennent alors à être souples et flexibles, mais aussi entreprenants et volontaires. La créativité dans la vie devient alors une qualité essentielle et incontournable.
Au travers de cette métaphore, Philippe Caillé nous invite à comprendre le travail de la systémie qui consistera à reconnaître les différences de conceptions entre les interlocuteurs en présence, à être un facilitateur, parfois un traducteur, afin d’établir des ponts de communication entre ces deux planètes, ces deux conceptions du monde, ces langages cognitifs et émotionnels opposés, et ce, sans jugement, ni préjugés.
les grands axes de la systémie
On peut donc comprendre que l’une des composantes essentielles en systémie est le contexte, la compréhension du système, comme déjà évoqué plus haut. La communication s’établit de manière stratégique et se traduit au travers d’une reformulation efficace, retranscrire les mots du client au plus près de la réalité, mais aussi à travers l’utilisation du recadrage. La reformulation offre une répétition efficace de la situation relatée par le client mais l’entendre formulée par le thérapeute, construit aussi la relation thérapeutique avec ce dernier. Le recadrage, offre, quant à lui, un changement de perspective d’une même situation surtout lorsqu’il est pratiqué au travers de métaphores ou d’images qui touchent particulièrement le client. Cela requiert la compréhension préalable du « monde du client » par le thérapeute.
Il apparaît donc que cette compréhension au plus proche de la réalité de l’individu s’acquiert par un questionnement stratégique.
Le protocole peut être décrit de la manière suivante :
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Définir le problème : Qui est le client ? Qui se plaint ? Qui s'intéresse le plus à la résolution du problème ? Décrivez le problème en termes concrets et comportementaux.
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En quoi est-ce un problème ? Obtenez des exemples récents. "Qu'est-ce qui vous a poussé à nous appeler ?"
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Établir des priorités : "Vous avez mentionné plusieurs difficultés (énumérez-les)...lesquelles voulez-vous résoudre en premier ?"
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Établir l’objectif de la thérapie : le premier signe d'amélioration : "Quel serait un petit signe concret qui vous ferait dire que le problème n'a pas encore été résolu, mais que vous allez dans la bonne direction ?
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Explorer les tentatives de solution "Qu'avez-vous fait pour résoudre le problème ? (qui n'a pas assez bien fonctionné, parce que si c'était le cas, vous ne seriez pas ici maintenant)"
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Déterminer le message principal (la logique) des tentatives de solution : quel est le thème ou le message commun des tentatives de solution ?
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Concevoir une intervention : éviter de continuer dans la même voie (toutes les suggestions qui sont conformes aux solutions qui ont été essayées et qui ont échoué). Créer des interventions qui vont dans une direction, à 180 degrés de la logique principale.